Ce weekend a été le théâtre de scènes tragiques. Les émotions ont été à fleur de peau pour beaucoup de monde. Et à côté de ça, le monde des enfants, lui a été complètement chamboulé avec la fermeture des écoles. Après cette situation, de nombreux parents se retrouvent confrontés à devoir expliquer à leur enfant, avec des mots simples, ce qu’il c’est passé.

Là est la difficulté ! Quels mots choisir et ceux à éviter ? Comment rassurer ses enfants ? Etc.

Les enfants : des individus capables de ressentir leur environnement !

L’enfant est un être capable de ressentir très rapidement l’environnement qui l’entoure. S’il ressent une angoisse, une anxiété, chez ses parents, malgré des mots rassurant de leur part, il ne sera pas rassuré pour autant. Même si les parents sont censés rassurer leur enfant, il n’est pas toujours évident de mettre des mots sur de tels événements. Il est encore plus dur de le faire en fonction de l’âge de l’enfant. Mais le silence n’est pas pour autant mieux.

Avant de vous lancer dans une explication avec votre enfant, il est important pour vous, en tant qu’adulte, de parler avec d’autres adultes pour évacuer les émotions les plus fortes, celles qui risquent, à terme, de déstabiliser votre enfant si vous êtes submergé par vos propres émotions. En étant capable de mettre de mots sur vos propres émotions, vous serez à même à maintenir, dans votre maison, une atmosphère plus apaisante pour votre enfant. Mais aussi être capable d’expliquer plus simplement les événements qu’ils viennent de se passer tout en évitant de faire transparaître une certaine angoisse.

Des mots plus important que d’autres ?

Des nombreux psychologues et psychiatres s’accordent sur le fait qu’il est important de rester factuel dans les explications que vous donnerez à votre enfant. Il ne faut pas, en tant que parent, rentrer dans les détails de ce qu’il vient de se passer, au risque d’engendrer des émotions trop fortes chez l’enfant. Par conséquent, il faut éviter d’utiliser des mots comme « tuerie » ou « bain de sang » et opter pour des termes plus neutres comme « horrible » ou « terrible ».

Les enfants peuvent être amené à entendre ou lire des mots comme « guerre ». En tant que parent, il vous est possible d’en parler car les enfants sont capables de comprendre cet événement (même s’il est horrible). Cependant, faite-lui comprendre que ce n’est pas une guerre comme il a pu en exister avec des combats partout. Expliquez-lui que cette guerre se déroule sous une nouvelle forme.

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Sachez aussi que vos enfants reviendront avec d’autres questions, puisqu’ils auront échangé avec leurs camarades d’écoles, leurs maîtres et maîtresses. Cette approche vous permettra de prolonger les discussions avec lui, sans pour autant l’assommer de questions à son retour. Vos discussions doivent être bienveillantes de manière à le rassurer.

Si votre enfant est plus grand, vous pouvez discuter ensemble des images et témoignages que vous avez pu voir à la télévision, dans les journaux ou sur internet. Cependant, maîtrisez ce qu’ils regardent et évitez qu’ils ne se les passent en boucle, au risque d’entretenir une certaine anxiété chez eux.

La question à laquelle tous les parents auront le droit : « Pourquoi ? »

En tant que parent, vous aurez, à un moment ou à un autre, à faire face à la question : « Pourquoi ? ». Sachez qu’il n’existe pas de réponse satisfaisante pour un enfant face à cette question. Cependant, expliquez à votre enfant que ce qu’il c’est passé est lié a été fait par des personnes « malades », qui veulent faire du mal aux autres, et que même les adultes ne comprennent pas toujours.

Doit-on interdire la télévision à son enfant en bas âge ?

Votre rôle, en tant que parent, est de préserver l’innocence de votre enfant. Par conséquent, il est préférable de diminuer, au maximum, son exposition aux images qui passent à la télévision, qui peuvent être extrêmement violentes pour lui. Si votre enfant vient à tomber sur des images qui ne devaient pas, votre objectif va être de lui expliquer et de commenter, avec des mots simples, ce qu’il voit.

Mon enfant à peur !

Après des événements tragiques, votre enfant peut être amené à angoisser de perdre un de ses proches. Une seule réponse s’impose : « Il y a peu de risque que cela se reproduise ! ». Faite-lui comprendre que des événements de ce type sont très rares.

Préférez une réponse honnête à un mensonge, au risque que l’enfant perçoive le mensonge. Cela permettra de mieux gérer les angoisses de votre enfant. Si l’angoisse ou l’anxiété de votre enfant persiste, il est conseillé d’en parler à un psychologue ou à un psychiatre. Catherine Jousselme, pédopsychiatre, nous expliquait sa vision suite aux attentats du 8 janvier 2015.

Au contraire, mon enfant ne prend pas la chose au sérieux !

Généralement, les parents se trouvent confrontés à la peur de parler de se type d’événements avec leur enfant. Pour plusieurs raisons comme l’émotion. Sachez qu’il ne faut pas avoir peur d’en discuter. La bonne parole n’existe pas, mais les émotions sont un bon vecteur de message et permettent de prendre conscience de ce qu’il se passe. Donner les clés à votre enfant de comprendre un événement tragique est à la fois une leçon de vie mais aussi une leçon de civisme. Lorsque vous parlez à votre enfant, mettez l’accent sur les valeurs fondamentales, la liberté, la tolérance et la solidarité. C’est aussi l’occasion de leur expliquer que dans certains pays, dire ce que l’on pense en toute liberté est dangereux et que notre pays c’est battu pour obtenir ces libertés et qu’il faudra encore se « battre » pour les conserver. En tant que pays civilisé, se faire entendre une façon de se battre sans blesser.

Montrer les effets positifs de ce qu’il vient de se passer

Malgré les événements tragiques, il y a toujours de points positifs sur lesquels vous devez accentuer votre discours. Notamment celle de la solidarité qu’il peut y avoir entre les différents individus qui pourtant ne se connaissent pas. En faisant ça, vous génèrerez un sentiment d’appartenance à une communauté solidaire.  Un bon exemple est celui de la minute de silence faite dans toutes les écoles, collèges et lycées de France.

Au final, votre rôle est de veiller sur votre enfant et de leur montrer que vous êtes là pour lui, quand il en a besoin.