L’hyperactivité, qu’est-ce que c’est ?

Ce trouble du comportement, également connu sous le sigle TDA/H (trouble déficit de l’attention/hyperactivité) est un syndrome neuro-comportemental.

Ses manifestations, aussi nombreuses qu’impressionnantes, se traduisent par des troubles de l’attention et de la concentration, des troubles de la perception, de la conceptualisation et de la coordination, mais aussi du langage et de la mémoire. C’est pourquoi les enfants hyperactifs présentent fréquemment un retard scolaire.

C’est généralement vers 4 ans ou 5 ans, que le diagnostic de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité peut être posé, pas avant !

Quelles sont les causes d’une hyperactivité chez l’enfant ?

Il existe vraisemblablement, selon les dernières études des causes héréditaires qui sont aussi fonction des facteurs de l’environnement de l’enfant. Mais la cause principale est d’ordre neurologique.

Ce trouble touche environ 5% des enfants et affecte 3 à 4 fois plus les garçons que les filles.

On a tendance à associer enfant hyperactif et précocité. Il ne faut pas faire d’amalgame. Si un enfant précoce peut être hyperactif, il ne faut pas généraliser. Le diagnostic doit être posé par un spécialiste de ce syndrome, comme un pédopsychiatre ou un neurologue, à base de test d’observation.

Quels symptômes peuvent alerter ?

Pris chacun isolément, les symptômes du TDA/H ne doivent pas amener les parents à s’inquiéter outre mesure. Un enfant peut être très énergique sans souffrir d’hyperactivité, un autre avoir parfois la tête dans les nuages sans que l’on puisse dire qu’il s’agit d’un déficit de l’attention et l’impatience infantile est somme toute assez courante. Il est donc nécessaire que plusieurs conditions soient réunies pour que l’on puisse réellement penser au TDA/H.

3 groupes de symptômes caractérisent l’hyperactivité :

Déficit de l’attention :
Votre enfant n’arrive pas à se concentrer, on dit de lui qu’il est distrait. Il a tendance à perdre régulièrement ses affaires (gants, jouets, stylos..). Il oublie régulièrement de mettre son blouson, de prendre son cartable pour aller à l’école…

Agitation excessive :
Votre enfant ne tiens pas en place, il bouge sans arrêt. C’est un enfant auquel on demande sans arrête de se calmer, d’arrêter de bouger. Cette agitation peut se retrouver même lorsqu’il fait des activités calmes (il bouge frénétiquement les jambes en regardant la télévision, tapote sans discontinuer pendant qu’il fait de l’ordinateur etc…)

Impulsivité :
Les enfants hyperactifs sont capables d’interrompre n’importe quelle activité afin d’obtenir une réponse immédiate à leur demande. Cette impulsivité peut être verbale ou moteur.

Si vous constatez que votre enfant présente plusieurs de ces symptômes, prenez rendez-vous pour une consultation chez un médecin spécialisé.

Existe-t-il des traitements ?

Il n’existe pas de traitement curatif, mais il est aujourd’hui possible de soulager l’enfant en atténuants les conséquences des troubles liés à l’hyperactivité.

Les médicaments utilisés sont la plupart du temps des stimulants, voire des amphétamines. Le plus connu est le méthylphénidate (Ritaline®, Concerta®) qui, paradoxalement, apaise l’enfant et améliore sa concentration.
Ces traitements améliorent grandement la qualité de vie et de sommeil des enfants comme de leurs parents.

Ces médicaments sont délivrés sur prescription médicale.

Comment aider mon enfant ?

Si le traitement prescrit par le médecin est une aide précieuse pour l’enfant, le rôle des parents dans la gestion du quotidien est tout aussi essentiel. Les enfants hyperactifs sont très sensibles et lucides sur leurs difficultés.
Ils souffrent d’échouer là ou les autres réussissent sans y penser : dans la recherche de la canalisation de leur énergie.

Votre maitre mot sera « encouragements » c’est ce dont votre enfant à le plus besoin.

  • Une fois le diagnostic posé, assurez vous que votre enfant ne souffre pas de troubles associés tels que la dyslexie, la dyscalculie, la dysorthographie ou encore la dyspraxie. Si besoin est, contactez un orthophoniste ou un psycho-motricien qui aidera votre bambin a surmonter ses difficultés.
  • Créez un environnement adapté à ses besoins : l’enfant hyperactif est particulièrement sensible à toute forme de stimuli extérieurs. Mieux vaut donc lui confier une seule tâche à la fois, et aménager un environnement calme, favorisant sa concentration. Ceci est essentiel lorsqu’il fait ses devoirs par exemple.
  • Evitez l’effet de surprise : l’hyperactif a du mal à gérer les événements imprévus, auxquels il répond souvent par de l’agressivité. Il a donc besoin de repères sécurisants, comme un emploi du temps stable, avec des horaires réguliers (lever, repas, sieste, jeux, coucher…).
  • Encouragez et responsabilisez l’enfant : un enfant hyperactif enchaîne souvent les bêtises, et risque de perdre confiance en lui si l’on souligne trop ses erreurs. S’il est important de lui inculquer les limites à ne pas dépasser, il faut aussi veiller à l’encourager pour qu’il se sente valorisé. Lui confier certaines tâches simples lui permettra d’une part de canaliser son énergie, et d’autre part de le rendre autonome. Encouragez chacun de ses efforts.
  • Récompensez-le. Même si vous n’êtes pas pour, ce genre de fonctionnement marche particulièrement bien avec les enfants hyperactifs. Donner des bons points à chaque effort et sachez le récompenser.
  • Surveillez vos paroles et éviter de le harceler par des « mais tu vas te concentrer à la fin ? »…Il ne peut pas y arriver. Si vous être trop agacé, isolez vous.

    Quels sont les pièges à éviter ?

    Elever un enfant demande beaucoup d’énergie, à plus forte raison quand cet enfant est hyperactif. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais il est important de toujours garder la maîtrise de soi.

    Les situations à risque : un enfant hyperactif se sent vite débordé dès lors que l’environnement est bruyant. Il se met alors à courir partout, à crier, et devient rapidement ingérable. Pour prévenir ce genre de situation, il est donc préférable d’éviter les sorties au supermarché ou au cinéma.

    Ne pas crier plus fort : lorsque l’enfant désobéit ou se rebelle, entrer dans un schéma de négociation est inutile. L’interdiction ou le refus doit être exprimé clairement, mais calmement, pour éviter une escalade de la crise de nerf.

    Ne pas perdre le contrôle de ses émotions : on se sent souvent débordé face à un enfant hyperactif. La tentation est grande alors de céder au stress, se sentir coupable, baisser les bras… Il faut pourtant garder la face devant l’enfant car il a besoin de repères, et de vous, pour se construire.

    Ne pas s’oublier : savoir être égoïste et ne penser qu’à soi de temps en temps, est donc indispensable, voire salvateur. Cela permet de relâcher la pression, faire le vide, se reposer… Bref, se ménager du temps pour soi est un gage de sécurité à ne pas négliger.

    Sachez vous faire aider et encourager par des associations ou des professionnels qui connaissent bien ce syndrome.