Le harcèlement scolaire est un sujet sensible qui peut être difficile à identifier. Ce phénomène grave touche 10% des élèves, soit 1,2 millions d’enfants. Celui-ci a deux natures : le harcèlement physique et le harcèlement moral (insultes, moqueries), beaucoup plus difficile à détecter pour les adultes. Il y a pourtant certains signes qui peuvent donner l’alerte. Comment les détecter ? Et comment y mettre un terme ?

Quatre signes pouvant identifier une victime 

Votre enfant fuit l’école

Lors du réveil, votre enfant rechigne à aller à l’école. Il craint d’y aller seul et peut même insister pour que vous l’accompagniez, voir d’attendre avec lui devant les grilles. Egalement, il peut se plaindre de maux de tête, d’estomac ou encore de nausées, à savoir que tous ces symptômes sont engendrés par le stress.

Il préfère rester avec des adultes

En d’autres termes, votre enfant s’isole de ses camarades de classe. Il préfère la compagnie des adultes, avec lesquels il se sent en sécurité. Evidement, comme vous n’êtes pas en classe avec lui, cela est plus difficile à détecter. Mais il y a quelques signes qui peuvent vous donner une idée de ses fréquentations : par exemple, il refuse de souhaiter son anniversaire, il n’est jamais invité aux fêtes de ses camarades, personne ne lui apporte ses devoirs lorsqu’il est malade… Bien sûre, ceci n’est pas forcément propre au harcèlement, mais cela reste à surveiller quand même. Egalement, à l’ère des téléphones portables et des réseaux sociaux, à contrario, il peut recevoir beaucoup d’appels. Si son visage change après la lecture d’un message ou qu’il ne répond jamais à ses appels, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. En effet, le cyberharcèlement peut prendre le relai, une fois l’enfant rentré.

Il est souvent fatigué et a l’air épuisé

Si harcèlement scolaire il y a, votre enfant est toujours en état d’alerte. Il surveille autour de lui, anticipe ce qu’on pourrait lui faire… Cet état d’hypervigilance le fatigue. Cet épuisement se traduit aussi par un manque d’attention, de concentration, de troubles du sommeil… Et ses résultats scolaires peuvent en pâtir. Au delà de ça, ce n’est pas une fatigue physique, il ne lui suffira pas de dormir dix heures pour récupérer. Aussi, l’enfant victime de harcèlement scolaire subit généralement une baisse d’appétit.

Il s’habille « passe-partout »

Il ne porte pas de vêtements extravagants, de couleurs vives… L’enfant victime de harcèlement scolaire évite de se faire remarquer et privilégiera ainsi des vêtements neutres. Egalement, sa posture a peut être changée : la tête dans les épaules pour mieux s’effacer.

Il faut savoir que si votre enfant correspond à cette description, il n’est pas forcément victime d’harcèlement scolaire. Certains de ces signes peuvent correspondre à son entrée dans l’adolescence. Néanmoins, il ne faut pas pour autant les négliger.

Comment y mettre un terme ?

Si le comportement de votre enfant correspond à ces signes, alors il est temps d’agir.

• Tout d’abord essayer de lui en parler calmement, à un moment choisi ; où il se sent en confiance. Rassurez-le, dîtes lui que des adultes sont là pour lui, demandez lui ce qu’il souhaiterait. Evidemment, il y a également des chances qu’il se braque, surtout si c’est un pré-ado. Si c’est le cas, pas de panique, vous n’êtes pas seul(e).

• Vous pouvez prendre rendez-vous avec la direction de son établissement, et avec un ou plusieurs professeurs. Ils pourront vous expliquer s’ils ont perçus des signes comme quoi votre enfant pourrait être victime d’harcèlement scolaire. Expliquez-leur son comportement à la maison et s’il n’y a pas un lien avec ses journées de cours. N’hésitez pas à leur demander quelles mesures peuvent-être mises en œuvre pour protéger votre enfant. Si la situation est avérée, l’établissement prendra, avec vous, les mesures nécessaires. Vous pouvez également contacter un délégué de parents d’élèves, dans un but de prévention au sein de l’établissement. Vous pouvez, par exemple, louer un court métrage sur le harcèlement scolaire comme L’école m’a tué, en cliquant ici.

• Une autre solution est d’appeler le numéro vert 3020, le référent harcèlement académique. Un professionnel sera à votre écoute.

Il est déconseillé d’essayer de régler le problème par vous même ou de contacter l’auteur(e) des faits car cela peut aggraver la situation. Le harcèlement scolaire est un fait non isolé, et a dorénavant sa journée : le 5 novembre est la journée internationale « Non au harcèlement ».