Le monde évolue et ses composantes aussi. Lorsque la séparation est la seule solution pour les parents, l’organisation devient un réel défi de tous les jours. Celui de se reloger en fait partie. Et pour certains couples séparés, surtout dans les grandes villes, cette situation devient problématique. Le prix des loyers a fortement augmenté, les logements sont peu nombreux et il est très difficile de trouver un bien lorsque l’on touche le salaire d’une seule personne alors que l’on souhaite trouver un appartement ou une maison pouvant accueillir ses enfants. Par conséquent, deux solutions se présentent à vous : retourner vivre chez ses parents quelques temps, ou bien cohabiter avec l’autre parent (ce qu’on appelle aussi le » Living Together Apart « )
Le relogement est une partie du processus d’acceptation de la séparation. Cependant, il est aussi source de conflit car l’étape où il faut quitter sa maison est très difficile. C’est pourquoi certains parents séparés décident de cohabiter ensemble. Cette solution peut avoir de multiples impacts : faire des économies, s’habituer à la situation mais aussi préserver les enfants de la séparation de ses parents. Cependant, la cohabitation n’est pas la meilleure des solutions puisqu’elle nécessite d’avoir une très bonne entente avec son ex-conjoint. Ce qui est rarement le cas après une séparation. Et à terme, la cohabitation ne fait que repousser l’inévitable en ajoutant, inutilement, des tensions.
Les risques de la cohabitation pour les enfants
Le risque d’une cohabitation entre parent séparé est de faire passer un message erroné à ses enfants. On peut facilement lui faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes, alors que ce n’est pas le cas. L’enfant va essayer de trouver sa place pour aider ses parents. Le risque étant qu’il va s’impliquer personnellement au détriment de son bien-être personnel. Par conséquent, son empathie va prendre le pas et va s’identifier à l’un de ses deux parents. Si l’un de ses parents ressent de la colère, l’enfant ressentira de la colère. Il en est de même pour la tristesse. L’enfant copie et ces sentiments, il va les rejeter sur l’autre parent. Au final, l’enfant perd de sa spontanéité avec ses deux parents, parce qu’il va se sentir obligé de choisir l’un ou l’autre parent. A terme, l’enfant ne va plus se construire et de nombreuses contraintes vont se développer autour de lui comme la perte de sécurité.
La cohabitation de ses parents séparés va générer chez l’enfant une confusion qui va le laisser penser que ses parents vont se réconcilier, ce qui, dans certains cas, peut mettre en danger le bien-être de l’enfant puisque celui-ci va se mettre dans des situations à risque pour tenter de remettre ensemble ses parents.
Tout ses facteurs ne vont pas aider l’enfant à accepter la situation et l’aider dans le processus de séparation de ses parents.
Que faire quand la cohabitation avec l’autre parent est la seule solution ?
Établir des règles entre adultes
Il est important de ne pas faire croire à l’autre parent que tout va bien et qu’on accepte que son ex-conjoint prenne une totale liberté. En établissant des règles, on instaure dans ce nouveau mode d’organisation, un climat bénéfique au développement de l’enfant mais aussi au sien. Ces règles doivent inclure l’organisation du quotidien le mode de garde des enfants, etc.
Ne pas passer son temps ensemble
La meilleure solution est d’instaurer une alternance de présence et d’absence à la maison. Dans le cas où vous êtes le parent que doit quitter la maison un soir, voyez avec des amis ou de la famille pour qu’ils puissent vous héberger une nuit sur deux. En instaurant ce principe, vous faites comprendre à vos enfants que le temps à la maison est un temps pour les enfants. Cependant, cette solution doit rester temporaire. Une cohabitation à court terme est préférable puisque plus celle-ci dure, plus la séparation sera difficile après.
Bien préciser aux enfants que ses parents sont séparés
Il est important que les enfants comprennent la situation actuelle. Pour cela, on leur explique le mode d’organisation de la maison, les raisons de cette cohabitation (financière, logement, etc.). La séparation progressive n’est pas un bon motif à donner pour les enfants, car on peut leur faire croire que ses parents vont se remettre ensemble.
Définir une date butoir à la cohabitation
Cette démarche vise à bien faire comprendre aux enfants la situation tout en leur donnant les plans pour le futur (future maison, etc.).
La cohabitation entre parent séparé est difficile et douloureuse, c’est pourquoi il est important que celle-ci soit la plus courte possible pour le bien-être de tous le monde. La cohabitation retarde le deuil de la séparation et ne fait qu’augmenter la rancœur envers l’autre.