Il arrive que certains matins, ou certaines nuits, votre enfant se réveille en pleurs et en sueurs à cause d’un monstre ou d’une sorcière qui hante ses nuits. Cela a beau vous paraître invraisemblable, pour lui ; ces monstres sont bien réels et s’en souvient parfaitement. Voici les explications et nos conseils pour mieux appréhender les cauchemars.

Les cauchemars sont constructifs

Tout le monde fait des cauchemars. Mais la période la plus propice concerne les enfants entre 2 et 6 ans. En effet, ils découvrent les mondes extérieurs et intérieurs. Même si cette période peut être difficile à vivre au quotidien, elle est tout à fait naturelle et nécessaire au développement psychologique de l’enfant.

Les cauchemars se produisent durant le sommeil paradoxal, une phase de sommeil très profonde qui intervient vers la fin de la nuit. L’activité musculaire étant faible, le cerveau fonctionne à plein régime, libérant ainsi des émotions, parfois très intenses. En bref, tout ce que l’enfant a emmagasiné dans la journée comme informations, images, frustrations…. Vient nourrir un imaginaire qui peut parfois être terrifiant. De même, l’enfant doit obéir aux lois familiales (ranger ses jouets, ne pas frapper son frère) et aux règles de la société (obéir au/à la maître/maîtresse, s’adapter au groupe). Tous ces conflits s’expriment donc la nuit, par le biais de cauchemars. Enfaite, ils sont la manifestation d’un véritable combat intérieur, une lutte entre le désir et la peur de grandir de votre enfant. A travers cela, votre petite tête blonde se rend compte qu’il n’a pas tous les pouvoirs. De ce fait, le cauchemar devient la soupape de sécurité, permettant à votre enfant d’extérioriser ses angoisses. Et l’aide ainsi à apprivoiser le monde des adultes. Les cauchemars font partie intégrante de l’évolution normale de l’enfant. Rassuré-e ?

Comment réagir ?

Si votre enfant fait un cauchemar, vous pouvez allumer une petite lumière dans sa chambre, le prendre dans vos bras et le consoler. Vous pouvez même l’inciter à regarder avec vous sous le lit, mais brièvement afin que cela ne devienne pas obsessionnel. Il est important de demander à l’enfant de quoi a-t-il rêvé, afin de mieux le rassurer. Le lendemain, vous pouvez même lui proposer de dessiner ce qu’il a vu, afin d’extérioriser sa peur, puis, demandez-lui de le déchirer et de le jeter. En même temps, il peut crier « Je n’ai pas peur de toi ! ».

Petites astuces

Parfois, il suffit juste d’un petit tour de magie :

L’attrape-rêve : Venu tout droit de la culture amérindienne, on lui prête des vertus apaisantes. Les cauchemars restent prisonniers dans les tissages.

La photo doudou : Cette photo, vous pouvez la choisir avec votre enfant : un souvenir heureux, vous le tenant dans vos bras, lui entouré de ses grands-parents… L’important c’est qu’il la choisisse parce qu’elle le fait se sentir bien. Laissez-la sous son oreiller ou sur sa table de nuit, et il la regardera avant de s’endormir. La photo agira comme un talisman.

Et si les cauchemars persistent ?

C’est peut être qu’il y a un soucis en particulier qui le perturbe (école, activité, divorce…). Il est possible que ce soit une peur qu’il n’ose pas évoquer ou communiquer dans la journée. Ainsi, cette angoisse est symbolisée. Cela peut être aussi lié au fait qu’il redoute le sommeil : certains enfants sont très tendus et anxieux à son approche.

Si le cauchemar est récurrent et se produit plusieurs fois par semaine, sans aucun signe d’apaisement ou de ralentissement, la consultation d’un pédiatre peut être recommandée. De même, si l’enfant ne se sent pas soulagé après vous en avoir parlé et recommence à cauchemarder, la consultation d’un professionnel ou une prise en charge psychologique (basée sur des consultations parents-enfant par exemple) doivent être envisagés.