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Category Archives: Communication / Médiation

Famille recomposée : quelques conseils

Séparé(e) depuis quelques temps, vous avez rencontré quelqu’un d’autre… Et cette personne a elle aussi des enfants ! Dès lors, il est normal d’avoir quelques appréhensions : Comment vont réagir vos enfants ? Comment faire pour que la cohabitation se passe bien ?  Voici nos conseils pour que chacun trouve sa place au sein de cette nouvelle famille recomposée.

Ne pas se précipiter

Vos enfants, et ceux de votre nouvelle âme sœur, peuvent avoir une réaction quelque peu agressive suite à l’annonce de l’arrivée d’un « nouveau parent » dans la famille. L’enfant a besoin de temps pour accepter de créer un lien avec un adulte, et c’est d’autant plus dur pour lui lorsqu’il s’agit du conjoint de son parent. Ce qui est compréhensible, les enfants n’ont peut être pas encore fait le deuil de leur ancienne famille. Il est de votre rôle de bien préciser à vos enfants que leur beau-père ou belle-mère, ne remplacera pas son papa/maman et qu’il n’a que de bonnes attentions à son égard. Il ne faut pas hésiter à parler longuement avec les enfants, sur ce qu’ils en pensent, quels sont leurs a priori, leurs inquiétudes… La rencontre peut également être difficile car votre nouveau conjoint et ses enfants ont des habitudes et une culture qui peuvent être différentes des votre. Les enfants vont donc devoir se forger de nouveaux repères et cela sera d’autant plus difficile si votre enfant entre dans l’adolescence. Il est important de leur laisser le temps qu’ils ont besoin pour accepter la situation.

Parler des relations avec les beaux-enfants

Au même titre, cette nouvelle vie va induire bien des changements pour vous-même, notamment avec la rencontre des enfants de votre nouvel(le) ami(e). Vous allez devoir construire une relation avec eux, mais n’oubliez pas que le rôle de belle-mère peut être  d’autant plus difficile à assumer. En effet, non seulement la belle-mère va prendre la place que son nouveau conjoint veut bien lui laisser mais également le rôle que la mère biologique va accepter de lui laisser. Ce dernier va être lié à la façon dont elle a vécu la séparation avec son ex-mari et si elle a encore des rancœurs. La bonne attitude est d’aborder clairement la question avec votre nouvelle moitié. Les non-dits et les ruminations en solitaire, sont évidemment à proscrire, ne faisant qu’envenimer la situation. Il est également important d’avoir une discussion avec les enfants de votre conjoint, en leur expliquant que vous allez faire de votre mieux pour les protéger, sans pour autant prendre la place de leur père/mère, que vous n’êtes pas un(e) ennemi(e).

Se montrer équitable dans la différence

S’occuper de vos enfants et de ceux de votre conjoint confronte tout le monde à la question : « Doit-on traiter son enfant et celui de l’autre de la même façon ? ». S’il faut faire attention à ne privilégié personne, il est indéniable qu’il existe une différence entre la relation de son propre enfant et celui de l’autre. De plus, les enfants ne sont pas dupes, ils savent très bien que vous n’aimez pas vos enfants de la même manières qu’eux-même et ils souffriraient si vous leur faisiez croire l’inverse. Admettre cette réalité c’est se donner les moyens d’être le plus juste possible. Egalement, il faut faire attention à ne pas être moins exigent avec vos beaux-enfants sous prétexte que ce ne sont pas les vôtres. Ils se sentiront délaissés et ce n’est pas votre rôle d’adulte. Il est important d’être attentif aux éventuelles inquiétudes de l’enfant du conjoint et d’être à même de l’écouter et de le rassurer si besoin est. Quant à votre enfant, afin de conserver la relation que vous avez avec lui, vous pouvez lui proposer des sorties ou des rendez-vous en tête à tête, permettant de lui prouver que son statut n’est pas menacé et de préserver une intimité.

Posez des règles pour organiser le quotidien

La nouvelle cohabitation et la création de votre nouvelle famille impliquent que de nouvelles règles soient définies. On doit toute fois rester dans une logique d’équité, ces nouvelles règles doivent donner une place à chacun au sein du foyer. Egalement, instaurer des règles rassurantes pour tous : cette année l’enfant passera Noël chez son père, l’année suivante chez sa mère… Pour ce qui est des sorties familiales, du programme télé ou encore des vacances scolaires, négociez-les en famille, après concertation des uns et des autres. Cela permettra d’apprendre à mieux vous connaître et de montrer que chacun est important au sein de cette nouvelle famille.

Se créer une « nouvelle famille » peut être perturbant pour les enfants, mais une fois que les bases seront posées et après une discussion avec chaque membre de la famille, chacun pourra trouver sa place et profiter pleinement des joies de votre nouvelle famille !

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Enfants et séparation : ce qu’il ne faut pas faire

Après une rupture, on peut se sentir libéré, soulagé, voir même heureux de commencer une nouvelle vie. Nombreux sont ceux qui espèrent ne plus voir leur ex ! Mais lorsqu’il y a des enfants, il faut faire la part des choses… et composer avec son ex pour leur bien. Cela sous-entend bien sûr qu’il faut laisser la rancoeur de côté ! Plus facile à dire qu’à faire… Voici nos conseils !

1. Les enfants ne sont pas des confidents

Après une rupture, les adultes peuvent se sentir seuls et isolés et donc avoir envie de parler. C’est tout à fait normal… Sauf que ce n’est pas à vos enfants de vous écouter. Bien que cela soit tentant de chercher un peu de réconfort auprès de vos chères têtes blondes et de leur raconter l’histoire de Maman et Papa, ils n’ont pas à la connaître. Tout d’abord parce que ce n’est pas leur rôle et vous entendre sangloter ou vous énerver pourrait les affecter plus qu’ils ne le sont déjà. Ensuite, cela les posterait dans une situation délicate de loyauté envers le parent qui a été quitté ou qui est le plus affecté. La seule chose à leur dire : Papa et Maman ne s’aiment plus, c’est pour ça qu’ils se séparent et ne se remettront pas ensemble. Simple, clair et précis. Vous pouvez même ajouter que ce n’est évidemment pas de leur faute et que vous et vote ex les aimeront toujours.

2. Les enfants ne sont pas des espions

Vos enfants vont être amenés à bouger régulièrement, selon le rythme et le mode de garde que vous aurez défini avec votre ex-conjoint-e. Deux maisons pour votre enfant et donc deux ambiances, activités, rythmes différents. Et ce qui ne se passe pas chez vous, ne vous regarde pas si ça ne concerne pas immédiatement les enfants. Lorsque les enfants sont chez votre ex, vous n’avez pas à avoir de droit de regard sur ses méthodes d’éducation (sauf cas extrêmes évidemment), même si c’est différent de chez vous. Le temps que vos enfants passent chez votre ex conjoint-e leur appartiennent et il en est de même lorsque vos enfants sont chez vous. On évite donc les longs interrogatoires, sans paraître désintéressé-e bien sûr !  Et on ne râle pas (trop) si vos enfants vous disent qu’ils ont passé le weekend à manger des bonbons devant la télé. Il faut accepter qu’on verra moins ses enfants, c’est le deal du divorce.

3. Tout doux sur l’ex-belle famille

Avoir partagé 4,6,12,15 ans et autant de Noël avec votre ex-belle famille, forcément, ça créer des liens ! De plus que ça reste la famille de votre enfant… Or ce n’est plus la votre. Même si c’est dur, l’idéal est d’essayer de les voir le moins possible, ne serait-ce que par respect pour votre ex. S’il/elle vous a fait sortir de sa vie, ce n’est pas pour vous retrouver à siroter un thé chez ses parent ou sa cousine !

Idem si vous ne les appréciez pas et que vous êtes ravi-e de ne plus avoir à faire à eux. Il s’agit toujours de la famille de vos enfants, donc on ne les critique pas devant eux.

4. Règle d’or : On ne se dispute pas devant les enfants !

Même si vous n’avez pas envie de voir votre ex, même si vous aimeriez bien lui dire ses quatre vérités, même s’il/elle a fait quelque chose qui vous énerve… On garde son calme et on ne s’énerve pas. Ses mauvaises habitudes ne sont plus votre problème et vous n’aurez d’autre choix que de le voir, pour le bien de vos enfants. Donc… Ne gaspillez pas votre énergie. Le principal c’est que les enfants aillent bien et soient heureux alors on laisse ses différends de côté. L’idéal serait de ne pas se disputer du tout ! Mais malheureusement, dans le divorce il y’a beaucoup de sujets de discorde, de la pension alimentaire à la garde des enfants. Alors on règles ces problèmes seul à seul avec son ex, loin des enfants ! Idem pour les critiques, on attend que les enfants soient couchés.

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Pourquoi un père obtient moins souvent la garde que la mère ?

Aujourd’hui, on constate que les politiques se penchent de plus en plus sur les lois liées à la famille. Une des questions principales qui se posent est la place du père dans l’éducation de ses enfants et de la revalorisation de ses droits, en cas de séparation, en instituant une réelle parité dans le principe de la garde alternée.

De nombreux pères se trouvent confrontés à des décisions de juges contraires à leurs attentes en octroyant une garde exclusive à la mère plutôt qu’une garde alternée entre les deux ex-conjoints, même si tous les critères sont respectés. Et on peut le justifier avec des chiffres puisque seulement 7% des pères se voient confier la garde de leurs enfants contre 73 % chez la mère. Les 17 autres pour cent étant le résultat d’un changement de mentalité se tournant vers la résidence alternée. Mais pourquoi autant d’inégalités entre le père et la mère ?

La justice comme reflet sociétal

Voici un des aspects bien contradictoires entre les faits et la réalité.

La loi stipule qu’une décision doit être rendue dans l’intérêt de l’enfant et traiter les deux parents au même niveau d’égalité. Et pourtant de nombreuses décisions sont rendues en faveur de la mère. Pour Marc Juston (JAF) : « Si la résidence principale est très souvent confiée aux mères, c’est que les parents se mettent d’accord, sans même l’intervention du juge ». Les chiffres nous indiquent que toutes les décisions de résidences de l’enfant rendues suite à un divorce par consentement mutuel ne sont pas si éloignées que ceux rendus par un divorce après une faute. Le problème est le suivant : la résidence alternée nécessite une bonne communication entre les parents, chose généralement difficile après une séparation.

Une remise en question de la parité père / mère

Même aujourd’hui la question se pose encore. Aujourd’hui, et depuis toujours, les femmes restent les parents qui s’occupent des enfants. Me Milhaud le souligne elle même. Cette situation est certainement due au passé de la France, mais aussi de la femme en général, qui a toujours eu ce rôle d’éducation, et qu’il est donc légitime que la garde des enfants leur revienne.

Pourtant, le combat de certains pères et de pouvoir avoir cette égalité et que les hommes aussi ont une place naturelle auprès de leurs enfants.

Une solution, la résidence alternée ?

Les vieux démons refont surface. Beaucoup de préjugés font qu’il est facile de penser que, lors de la venue d’un enfant, le père va être amené à travailler plus pour maintenir les revenus du couple. La mère, quant à elle, va diminuer son temps de travail pour consacrer plus temps à son enfant. Et pourtant certains modèles de nos voisins on su prouver l’évolution des mœurs en instaurant la parité entre congé paternité et congé maternité comme la Suède par exemple. En France, la jurisprudence évolue lentement, et il serait peut-être temps de revoir nos modèles actuels pour faire avancer les choses et instaurer une réelle parité entre hommes et femmes, que ce soit dans la vie quotidienne quand dans l’univers professionnel.

Tout n’est pas sombre pour autant puisque l’on voit apparaître de nouveaux modèles avec les principes de temps partagés. Des solutions naissent afin d’établir un réel équilibre entre le père et la mère. Tout ces démarches sont prises dans un seul et même objectif : celui de l’intérêt de l’enfant. Le tout pour éviter que l’enfant ne se retrouve avec un parent « principal » et un parent « secondaire », et qu’au final, les deux parents puissent avoir un rôle éducatif. La résidence alternée et la solution.

Depuis le 4 mars 2002, une loi relative à l’autorité parentale met en avant un nouvel outil, celui de la médiation familiale afin d’établir une communication saine entre les deux parents divorcés pour qu’une solution adaptée soit trouvée. Cela se justifie notamment par le fait que le mode de garde alternée « 1 semaine chez la mère et 1 semaine chez le père », ne convient pas à tous les enfants. En établissant ces différents points, il sera plus facile de trouver une égalité adaptée au besoin des enfants en question (et non plus des parents).

Mais au final, de nombreuses questions restent en suspens concernant l’attribution d’une garde alternée après la séparation.

 

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Organiser Noël après la séparation

Pour les enfants, Noël est l’une, non, là période la plus attendue. Pour les parents, c’est un moment de retrouvailles et de « repos » (si on peut se permettre). Dans certains cas, il est possible que ce soit votre premier Noël après la séparation, ce qui est aussi le cas pour vos enfants. Cette période peut être difficile pour les enfants, qui ont toujours eu l’habitude de passer les fêtes en famille.

Après une séparation, Noël s’avère d’une grande complexité, surtout lorsqu’il s’agit de son organisation. Et pour éviter de transformer une situation délicate du type les doublons de cadeaux ou encore qui à les enfants le 24 ou le 25 décembre, il est important de bien préparer l’avent pour s’assurer que ses enfants passent de joyeuses fêtes de Noël.

La communication vous permettre d’organiser Noël après la séparation !

Il est vrai qu’après une séparation, la communication peut s’avérer délicate entre parents séparés. Mais il est important que vous gardiez à l’esprit que vous faites ça pour que vos enfants passent le meilleur réveillon de Noël possible.

C’est pourquoi il est important que vous en parliez avec :

Vos enfants

Pour organiser Noël après la séparation, il y a une multitude de facteurs à prendre en compte tels que l’âge de vos enfants, le temps qu’il s’est écoulé entre votre séparation et Noël, si vous êtes avec un nouveau conjoint ou encore la relation que vous entretenez avec l’autre parent.

Votre ex-conjoint

Parce que dans l’histoire, il n’y a pas que les enfants. Il est aussi important de prendre en compte l’avis de l’autre parent. De connaître ses envies, de savoir comment lui souhaitait organiser Noël pour vos enfants, s’il souhaitait le faire chez les grands-parents, etc.

Alors n’hésitez pas à en discuter avec lui. Si vous êtes en conflit permanent, levez le drapeau blanc le temps des fêtes. Parce qu’une bonne communication entre ex-conjoint rassurera vos enfants et sera donc un facteur déterminant pour que vos enfants passent un merveilleux réveillon.

Vous-même

Parce que, vous aussi, vous allez passer les fêtes de Noël avec vos enfants, il est donc important de ne pas vous oublier. C’est donc l’occasion pour vous de dire ce que vous préférez pour les fêtes et de trouver un terrain d’entente avec l’autre parent, quitte à inverser les plannings l’année suivante. Dans le meilleur des cas, et si l’entente est présente, ce peut aussi être l’occasion de passer Noël ensemble et réunir la famille autour de ses enfants.

Noël est avant tout l’opportunité de se rapprocher les uns des autres et de créer, ou recréer un lien de solidarité pour le bien-être des enfants.

Voici quelques conseils pour bien organiser Noël après la séparation !

Planifier votre emploi du temps et celui de vos enfants

Une bonne organisation de votre temps, celui de votre ex-conjoint et celui de vos enfants vous permettra d’avoir une visualisation globale du planning de vos fêtes de fin d’année. Il est vrai que Noël est une fête de spontanéité, dans une situation ou vous êtes séparés, il est important que vous ayez une certaine organisation, surtout pour le bien-être de vos enfants et éviter les crises entre ex-conjoints.

Organisez vous pour les cadeaux de Noël

La période avant Noël est celle ou les enfants vont commencer à envoyer leur lettre au père-noël pour les cadeaux. Vous pourrez même les aider à écrire leur lettre au père-noël. C’est l’occasion pour vous, votre ex-conjoint(e) et tout le reste de la famille de bien définir les cadeaux qui seront achetés par chacun et éviter les petits soucis de doublons.

De cette manière, vous allez offrir à vos enfants des moments magiques, même s’ils ne passent pas le réveillons de Noël avec vous. Ayez toujours à l’esprit que vous faites ça pour vos enfants.

Faites les comptes avant de faire les magasins

De cette manière, en définissant un budget pour chaque enfant et chaque membre de la famille, cela évitera de faire des jaloux et de développer des préférences. L’objectif ici est d’éviter que votre enfant soit plus gâté par l’un que par l’autre. Noël n’est pas une fête égoïste, mais bien une fête de partages et de traditions.

Profitez de l’instant présent avec vos enfants

C’est, certes, le conseil le plus bateau que nous pouvons vous donner. Mais il est et restera d’actualité tout au long de votre vie. Noël est une fête de partage qui créera des souvenirs merveilleux à vos enfants. C’est pourquoi il est important de vous concentrer sur le moment présent et d’oublier vos différends avec l’autre parent.

On vous souhaite à tous de bons préparatifs de Noël.

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Appel à témoin : on a besoin de vous !

Bonjour,

Family Facility a besoin de vous aujourd’hui.

 

Comme vous avez pu le constater, notre outil bénéficie d’un fort intérêt de la part des médias.

 

Nous tenons d’une part à vous remercier.

 

D’autre part, une grande chaine nous a contactés pour faire un reportage télévisé autour de Family Facility. Ils souhaitent rencontrer deux familles pour présenter leur quotidien de la garde. C’est pourquoi nous faisons appel à vous pour témoigner.

 

Les journalistes avec qui nous sommes en contact souhaitent une réponse très (très) rapide. C’est pourquoi, une réponse rapide de votre part, même négative, serait une étape pour nous faire grandir.

 

Pour nous contacter, soit par mail à : contact@family-facility.com, soit par téléphone au 02.28.01.60.60

 

Bien cordialement.

 

Toute l’équipe de Family Facility.

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Droit de visite : Les grands-parents aussi y ont le droit !

Parce qu’une situation familiale conflictuelle peut amener une rupture entre grands-parents et petits-enfants, il existe pourtant une relation personnelle notifiée par la loi. Par conséquent, les grands-parents ont aussi un droit de visite. Dans ce type de conflit, seul l’intérêt de l’enfant compte et peut faire barrière à une relation. Mais avant de se lancer dans une procédure judiciaire, une solution existe pour apaiser les tensions et trouver des réponses, celle de la médiation familiale.

Il arrive que des grands-parents soient privés du contact de leurs petits-enfants

Il arrive que dans certaines mésententes, voire véritables conflits, familiales entre parents et grands-parents, une rupture se créée. Les enfants peuvent se retrouver privés d’eux et de leur affection bienveillante.

Cependant, la loi reconnaît que les enfants ont un droit de visite chez leurs grands-parents afin d’entretenir la relation personnelle existante (article 371-4 du Code civil), sauf si cette relation est néfaste à l’intérêt des enfants. C’est pourquoi il est possible, si les grands-parents se trouvent privés de cette relation avec leurs petits-enfants, de faire valoir le droit de visite en justice pour pallier à cette situation.

La reconnaissance du droit de visite, du droit d’hébergement ou encore du droit de correspondance des grands-parents est donc possible.

Avant d’opter pour la procédure en justice, faites appel à la médiation familiale

Même s’il existe un conflit entre parents et grands-parents vous empêchant de voir vos petits enfants, il est important de ne pas saisir trop vite la justice, ce qui pourrait aggraver plus la situation qu’autre chose. L’objectif des grands-parents n’est pas d’altérer le bien-être de leurs petits-enfants, mais bien de la préserver. C’est pourquoi la médiation familiale peut être une solution intermédiaire au conflit qui va permettre d’identifier le fond du problème.

La médiation familiale va ainsi tenter de rester un dialogue entre les parents et les grands-parents afin de trouver des terrains d’entente, quitte à faire des concessions. Le médiateur, qui va donc ainsi, par sa qualité de tiers impartial, tenter de vos aider et vous accompagner dans cette démarche, même si aucune solution miracle n’existe. L’amiable beaucoup moins traumatisante pour la famille et surtout les enfants que le jugement.

Si une solution est trouvée par l’intermédiaire de la médiation, celle-ci ne doit pas obligatoirement être homologuée par le Juge des Affaires familiales, mais peut en être décidée ainsi afin de lui donner la même valeur juridique qu’un jugement.

Il est important de savoir que faire appel à la médiation est une démarche payante qui peut toutefois être prise en charge (tout ou en partie) dans le cadre de l’aide juridictionnelle.

Malheureusement, il peut arriver qu’aucune solution et aucune entente n’aboutissent. Par conséquent, la seule solution possible, pour les grands-parents d’avoir un droit de visite, consiste à faire appel au Juge des affaires familiales du Tribunal de grande Instance. À noter que la présence d’un avocat est obligatoire. Le juge aura tout pouvoir pour déterminer les modalités des relations existantes entre grands-parents et petits-enfants. Son objectif premier est celui de l’intérêt de l’enfant et non celui des parents ou des grands-parents.

Le droit de visite des grands-parents dans tout ça ?

Lorsque les grands-parents amènent ce conflit en justice pour réclamer leur droit de visite, il appartient aux parents d’apporter la preuve que la relation entre grands-parents et petits-enfants n’est pas dans l’intérêt des enfants. C’est pourquoi les grands-parents doivent être prêts à se disculper de différentes accusations qui peuvent leur être portées (ex. : alcoolisme, brutalités, conduites irresponsables, etc.).

Le juge ne sera que le seul maitre de la décision qu’il rendra. Il peut tout aussi bien s’opposer au droit de visite des grands-parents si les enfants refusent de les voir, ou s’il estime que la relation néfaste existante entre parents et grands-parents est néfaste pour les enfants et envenimer la situation pouvant ainsi instaurer un climat risqué.

A contrario, le juge peut accorder le droit de visite aux grands-parents s’il estime que la situation l’exige comme par exemple un parent qui décède et que cette relation permette à l’enfant de se construire son identité.

Un droit de visite adapté aux petits-enfants.

Le Juge peut aussi accorder un droit de visite progressif. C’est-à-dire qu’il vous sera possible de recevoir vos petits-enfants, soit chez dans votre domicile, soit dans un lieu dit « neutre ». Ce droit de visite peut commencer une fois par trimestre, puis une fois par mois et ainsi de suite.

Ce droit de visite peut aussi être élargi par le juge à un droit d’hébergement, ce qui permettra aux grands-parents de recevoir leurs petits-enfants, chez eux, le weekend ou encore quelques jours pendant les vacances.

Dans la situation où les parents sont divorcés ou séparés, le juge peut prévoir, pour ne pas multiplier les droits de visites et d’hébergements, un exercice de droit en même temps que celui des parents.

Dans certains cas, le juge peut n’accorder qu’un droit de correspondance entre grands-parents et petits-enfants par le biais de lettres ou d’emails tout au long de l’année.

Peu importe la situation, il est nécessaire que vous preniez votre mal en patience, car les procédures sont longues et parfois coûteuses. Généralement, il faut compter 3 années pour que le droit de visite, d’hébergement ou de correspondance soit mis en place. Dans certains cas, lorsque la décision rendue ne vous convient pas et que vous souhaitez faire appel à la décision du juge, il faudra de nous compter un mois pour pouvoir le faire, le temps que les juges réexaminent l’intégralité du dossier.

Au final, la médiation familiale reste une solution privilégiée pour éviter d’envenimer des situations déjà difficiles. Celle-ci permettra d’apaiser des conflits existants et ainsi renouer avec le dialogue, voire reconstruire des liens perdus.

Pour vous les grands-parents, voici quelques liens utiles :

 

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Conseils parents séparés : en voici 8 pour votre quotidien

Que des parents soient séparés ou non, ils restent tout de même des parents pour leurs enfants. Après la séparation, malgré les tensions qui peuvent subsister au sein de cette nouvelle organisation de vie, les parents doivent agir en adultes pour que le bien-être de l’enfant ne soit pas mis à mal et qu’il reste une priorité pour eux. Il peut cependant être difficile de faire des concessions et des compromis dans une situation de rupture conflictuelle.

C’est pourquoi nous proposons 8 conseils pour les parents séparés qui souhaitent garder une harmonie pour le bien de leur enfant.

Conseil parent séparé n°1 : Vous n’êtes ni un détective, ni une autruche.

Que vous soyez dans un système de garde alternée, ou bien de garde exclusive, il est nécessaire de ne pas faire subir à son enfant un interrogatoire sur ce qui c’est passé en détail durant la période de garde chez l’autre parent. A contrario, il ne faut pas non plus vous en désintéresser complètement. Le premier conseil pour parents séparés que nous proposons est celui d’être capable de trouver un juste milieu. Vous pouvez demander à votre enfant comme c’est passé la période chez l’autre parent sans émettre de jugements et ne pas faire de commentaires « néfastes ». Il est important que vous fassiez comprendre à votre enfant qu’il est libre et qu’il n’a pas à choisir son camp.

Conseil parent séparé n°2 : Un planning pour s’organiser.

Family Facility, avec son planning en ligne, vous permet de noter tous les soirs de garde, toutes les activités et événements qui sont liés à votre enfant. Avec l’application, vous, et le coparent, aurez une visualisation rapide et complète des journées de votre enfant. Si une modification doit être apportée pour cause personnelle ou professionnelle, il vous suffit de le notifier à l’autre parent.

Conseil parent séparé n°3 : Communiquer est le maître mot.

Même après la séparation, il est important de communiquer malgré les tensions. Il est nécessaire que vous gardiez en tête que la démarche que vous entreprenez de garder un contact avec votre ex-conjoint est pour le bien-être de l’enfant.

Une communication seine permet d’avoir un regard constant et bienveillant sur son enfant, que ce soit sa santé, son éducation, ses activités, voir dans le pire des cas, un problème lié à son comportement.

Il peut être parfois difficile de surmonter le passé, c’est pourquoi certains parents utilisent des méthodes dérivées pour communiquer ensemble tels qu’un « carnet de vie ». Ce carnet doit être rempli par chacun des parents durant leur période de garde et remis à l’autre afin qu’il y est un suivi constant sur le bien-être de l’enfant. D’autres méthodes existent telles que les e-mails, les SMS, etc.

Conseil parent séparé n°4 : Gardez toujours contact avec ses enfants.

Ce conseil pour parents séparés à l’air « bateau » mais va prendre tout son sens. Même lorsque votre enfant est en garde chez l’autre parent, il est important que vous l’appeliez, lui écrivez un message. Cependant, il est nécessaire de ne pas être envahissant et de faire croire que l’on surveille l’autre parent à distance. Le réel intérêt ici est de montrer que l’on pense à son enfant, même lorsqu’il n’est pas avec nous. Il est aussi important de ne pas interdire l’autre parent de communiquer avec son enfant durant sa période de garde alternée, il est même conseillé de proposer à son enfant d’appeler son autre parent de temps en temps.

Conseil parent séparé n°5 : Des règles communes, ou presque.

L’intérêt dans ce conseil pour vous, parents séparés, est de trouver un terrain d’entente sur des règles communes entre les deux maisons. Que ce soit des règles du quotidien, des devoirs scolaires, etc. L’objectif ici n’est pas d’avoir toutes les mêmes règles, car chaque parent va avoir un style différent, mais d’offrir aux enfants des horaires et des règles qui se ressemblent pour ne pas le déstabiliser, voir le perturber.

Conseil parent séparé n°6 : N’interdisez pas les « repères ».

Il est important que vous laissiez à votre enfant la possibilité de garder avec lui, dans son sac ou bien dans sa chambre, des photos de l’autre parent. L’objectif ici est que vous lui fassiez comprendre qu’on accepte qu’il ait une vie « partagée ». Le moment venu, lorsque vous vous sentez prêt, il serait même intéressant de passer du temps, même qu’un peu, les albums photos et ainsi partager avec quelques anecdotes sur les bons moments. Ici, il est important de montrer que, malgré que ses parents soient séparés, de bons souvenir restent de cette époque.

Conseil parent séparé n°7 : Ménagez votre enfant.

Que vous soyez dans un système de garde alternée ou bien exclusive, on oubli tout de suite les « au revoir » déchirants. On bannie de son vocabulaire le fait que l’on va s’ennuyer sans lui et qu’on est triste, même si c’est le cas. L’objectif ici est de penser au bien-être de son enfant et de mise sur les plaisirs qu’il va partager avec l’autre parent.

Il en est de même concernant vos nouvelles relations ou prises de becs avec votre ex-conjoint. L’intérêt ici est de ménager son enfant et de l’écarter de toutes ces situations de grandes personnes. Vos enfants ne sont pas vos confidents, ce sont vos enfants.

Conseil parent séparé n°8 : Soyez serviable

Même si vous êtes séparés, vous pouvez aider l’autre parent lorsqu’il se trouve dans une situation « inconfortable », dans la limite du raisonnable bien entendu. Mais, par exemple, lorsque votre ex-conjoint se retrouve coincé au travail et qu’il ne peut aller chercher l’enfant à l’école, allez-y.

Au final, l’enfant sentir une certaine complicité entre vous, ce qui aidera son développement. Il n’en sera que plus confiant et équilibré s’il constate que ses parents forment encore une équipe … même si c’est pour lui interdire certaines choses.

Pour en savoir plus sur la séparation et pouvoir l’expliquer simplement à ses enfants, voici 6 livres sur la séparation des parents.

Si vous avez d’autres conseils de parents séparés à nous faire partager, n’hésitez pas 🙂

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Comprendre son enfant dans une situation de divorce

Lors d’une séparation ou d’un divorce entre les deux parents, il y a généralement une situation conflictuelle. Lorsque les parents se séparent, la raison évidente est que le partage d’une vie commune n’est plus possible. De cette situation de séparation, quelle est la place de l’enfant de l’enfant dans ce nouveau rythme de vie qu’est la coparentalité ?

Les enfants face au divorce de ses parents.

Les enfants ne sont pas dupes et sont capables d’identifier et d’évaluer leur place dans cette nouvelle coparentalité et cette garde alternée. Si les enfants restent au centre de ce noyau conjugal, même après la séparation, ils vont être à même à comprendre qu’elle n’est pas la fin du monde et qu’une « nouvelle vie » va se reconstruire, de nouveaux souvenirs vont se créer, mais qu’ils auront toujours leur père et leur mère à côté d’eux, mêmes s’ils ne partagent plus leur vie ensemble. L’important, pour les parents séparés, est de faire comprendre aux enfants que ce ne sont pas ses parents qui se séparent, mais seulement le mari et la femme et que les enfants seront toujours leur priorité et veilleront au quotidien sur eux, même s’ils ne vivent plus sous le même toit.

Les enfants et leurs réactions face à la séparation de ses parents.

L’après-séparation des parents va engendrer chez l’enfant un certain stress qui va se caractériser sous plusieurs aspects.

La naissance d’un sentiment d’insécurité

Lorsque les parents sont ensemble, ils apportent à leur enfant une sécurité affective forte et commune. Cependant, quand la séparation de ses parents apparaît, cette sécurité affective se voit chamboulée et d’autant plus quand l’un des deux parents quitte le domicile conjugal. Cela peut généralement se caractériser par la peur de l’enfant d’être abandonné par le parent qui quitte le domicile.

De cette constatation, il est nécessaire, pour les parents séparés, de prendre le temps d’expliquer la situation à ses enfants et de leur faire comprendre que malgré leur séparation, du au fait qu’il n’y a plus « d’amour », l’amour qu’ils ont pour eux, lui ne changera pas.

La séparation des parents engendre, généralement, chez l’enfant une remise en question. Il peut s’accuser d’être la source de conflit de ses parents qui les pousse à divorcer, faisant naître aussi un sentiment de culpabilité. C’est pourquoi il est conseiller de bien expliquer à l’enfant, sans pour autant rentrer dans les détails, pourquoi ses parents se séparent et que ce n’est pas « sa faute » s’ils se séparent. Cela permettra à l’enfant de comprendre la situation de l’aide à plus facilement surmonter cette épreuve.

Une perte de tendresse et des repères spatio-temporels.

Généralement, les parents se partagent les rôles, ce qui permet aux enfants d’avoir une tendresse en continu. Cependant, lors d’un divorce ou d’une séparation, se partage n’est plus, qui est généralement dû à la distance physique de l’un de ses deux parents. Par conséquent, un sentiment de mal-être, celui d’être moins aimé, peut naitre chez l’enfant. Pour éviter la naissance de ce sentiment, il est nécessaire de rassurer l’enfant afin de l’empêcher de douter de lui et de laisser présager un manque d’affection et un abandon de l’un de ses deux parents, voir des deux.

L’après-séparation de ses parents est généralement sujette à des chamboulements affectifs involontaires qui se suivent de bouleversements spatio-temporels. On le sait tous, le divorce des parents a pour conséquence d’éloigner physiquement l’un des deux parents de l’enfant. Par conséquent, les habitudes et les repères que l’enfant avait sont rompus pouvant ainsi ouvrir la porte à des sentiments de nostalgie et de colère qui vont amener l’enfant à se remettre en question.

La naissance de conflits de loyauté et de honte sociale.

Lorsque les parents partagent leur vie en commun, l’enfant ne se trouve pas confronté à devoir choisir l’un ou l’autre. Il accorde un attachement à ses deux parents (même s’il peut préférer papa ou maman). Cependant, un divorce peut amener l’enfant à un « conflit de loyauté » l’amenant à se demander quel parent il doit « faire confiance » et comment va-t-il pouvoir donner son amour à l’un des parents sans léser l’autre.

Il est important pour les parents séparés de faire comprendre à l’enfant qu’il n’a pas à choisir entre ses deux parents et qu’il peut être heureux avec ses deux parents indépendamment même si le quotidien n’est plus le même.

Généralement, après la séparation de ses parents, l’enfant va se remettre en question et ainsi s’interroger sur le futur. Ces interrogations peuvent amener l’enfant à comparer les situations qui l’entourent avec ses camarades de classe, ses copains du sport, etc. Le risque de ces comparaisons est la naissance d’une honte sociale de ne plus avoir de famille unie contrairement à ses copains.

L’apparition de troubles du comportement.

Tous les facteurs qui ont été énumérés plus tôt sont généralement normaux chez l’enfant lors de la séparation de ses parents. Cependant, chaque âge va avoir une attitude différente pour les exprimer. Il est aussi nécessaire de comprendre que chaque enfant est unique et que leurs réactions peuvent être différentes en fonction des contextes familiaux dans lesquels il se trouve. Ces ressentis ne sont qu’un aperçu que ce que peut éprouver l’enfant lors de la séparation de ses parents.

La séparation, dans des cas plus importants, peut développer chez l’enfant des problèmes psychopathologiques. Certes, cela ne fait pas partie de la majorité des cas, mais c’est un facteur qu’il est important d’avoir à l’esprit. Si vous avez un doute ou constatez un trouble du comportement chez vous enfants, il vous est fortement conseillé d’en discuter avec un psychologue spécialisé dans l’enfant qui vous accompagnera dans cette épreuve et vous aidera à aménager cette période de transition difficile pour l’enfant. Il vous aidera aussi à comprendre les réactions de vos enfants.

Pour en savoir plus sur l’enfant confronté à la situation de divorce de ses parents, nous vous conseillons de lire l’article :  » L’enfant confronté au divorce de ses parents  » par Alice de Lara.

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Je n’ai pas besoin de mon père …

Mathilde et Michel ont été mariés pendant dix huit ans, deux enfants sont nés de leur union : Kévin, âgé de dix-sept ans et Julien, âgé de quatorze ans.

Après quatorze ans de vie commune, Mathilde introduit une procédure de divorce : « il ne me servait à rien, explique t-elle quand nous la recevons, nous n’avions pas besoin de lui et aujourd’hui, c’est toujours pareil ».

S’en suit un combat judiciaire, Michel veut voir ses enfants et refuse la césure du lien, il explique à ses enfants « sa vérité », sur la rupture, pris en étau entre deux parents qui s’écharpent sur la scène judiciaire, de blâmes en blâmes d’un côté comme de l’autre, les deux parents s’essoufflent.

Kévin, lors d’un temps d’accueil en fin de semaine chez son père lui demande de participer à un projet de séjour extra-scolaire, « Avec tout ce que je donne à ta mère, elle n’a qu’à payer ! ». Kévin rétorque, défie son père du haut de ses seize ans, un échange de coup part.

Kévin n’en peut plus de ses conflits, d’être le messager, celui qui doit tout entendre, il met un terme à la relation avec son père, de plainte en plainte pour avoir accès a son fils, les deux parents continuent de plus belle le combat.

Mathilde saisit le Juge des Affaires Familiales, Kevin demande à être entendu, assisté de son avocat. Le magistrat reçoit les parents puis Kévin, la tension est à son paroxysme. Le Juge des Affaires Familiales leur propose une médiation familiale. Après que chacun d’entre eux s’entretienne avec son avocat, ils acceptent sans conviction cette proposition pour laquelle le magistrat stipule « les parents donnent leur accord pour une mesure de médiation à laquelle devra être associé Kévin ».

Nous invitons les deux parents pour un entretien d’information préalable à la mise en place de la médiation. Mathilde arrive dans nos locaux, quelques instant après Michel. Kévin est là, Julien aussi, ils encadrent leur mère comme pour la protéger, mais de quoi ? De qui ?

Aussitôt que Mathilde aperçoit Michel, elle sort de la salle d’attente, se met à pleurer à grands cris : « Je ne veux pas le voir, si vous saviez, madame … D’ailleurs ce n’est pas moi qui doit venir, c’est lui avec mon fils, je vous en pris, faites attention à mon fils … ». Telle est l’entrée en matière !

Avec fermeté et calme, nous lui expliquons notre cadre de travail et le fait que dans un premier temps, il est important, pour nous, de recevoir les deux parents, notre rôle. Peu à peu, elle se calme, accepte de rentrer dans la salle de médiation.

Dans un autre bureau, nous recevons quelques instants Kévin et Julien, ils sont pétrifiés, l’aîné refuse de voir son père, Julien qui continue à se rendre chez lui, une fin de semaine sur d’une sait quelle attitude adopter et regarde son frère pour rechercher un accord : « Je peux lui dire bonjour ? ». Nous leur expliquons ce qu’est la médiation, pourquoi nous recevons leurs parents seuls, dans un premier temps et convenons d’un rendez-vous ultérieur avec Kévin.

Pendant tout ce temps, Michel reste assis dans la salle d’attente, la tête entre les mains. Un fois le calme revenu et le cadre posé, nous définissons un premier rendez-vous pour recevoir, conjointement, les deux parents. Mathilde ne peut s’empêcher de nous glisser « C’est par respect pour vous et votre travail que j’accepte ! ». Nous signifiant qu’elle ne fera pas un pas vers le père de ses enfants.

Deux entretiens effectués en co-médiation. C’est la première fois qu’ils se retrouvent en face-à-face depuis leur séparation, les blâmes fusent, les rancoeurs s’étalent de part et d’autre. L’une reproche à l’autre d’avoir « refait sa vie », l’autre de l’empêcher de voir ses enfants et de le dénigrer. Peu à peu, les échanges sont plus calmes, chacun accepte d’entendre l’autre même si, au demeurant, la confiance n’existe plus. Des années après la question du pourquoi tu as voulu ce divorce, revient en force, nous organisons les temps de parole.

Sur la trame de la loi relative à l’exercice en commun de l’autorité parentale, des besoins de leurs enfant, de la place nécessaire de chaque parents auprès d’eux, ils acceptent que nous recevions Kévin, puis d’être présents, ensemble, pour un entretien de restitution de cette rencontre.

Kévin arrive seul, sa mère téléphonera trois fois pendant notre entretien d’une heure. Il est tendu, puis à l’appui de nos techniques utilisées pour les entretiens d’enfants, il commence à parler. Nous lui indiquons que notre posture de médiateur rend, pour nous, nécessaire, une restitution de cet entretien à ses deux parents, nous nous situons comme le lien entre lui et eux, il ne sera pas le message.

Kevin explique sa blessure d’avoir reçu un coup de poing de son père. Il dit sa lassitude de vivre ces conflits au quotidien. Indique qu’il veut retrouver le calme et qu’il a préféré couper la relation avec son père pour enfin être tranquille.

Sur le papier, il note ce dont il a besoin, ce qu’il souhaite pouvoir dire à ses deux parents sans avoir pu le faire jusqu’à aujourd’hui. Nous terminons en reprenant tous ses propos, en lui indiquant que nous les transmettrons à ses deux parents et lui expliquons la suite de la médiation et notamment un prochain temps où il sera reçu, seul avec son père. il accepte et repart plus détendu qu’à son arrivée.

Ils repartent avec la décision de partager un repas au restaurant, seuls, la date est fixée par eux. Fil tenu de cette reprise de lien mais un premier pas.

Quelques entretiens vont encore se suivre. Les deux parents acceptent de se dire bonjour, décident de plus prendre les enfants à témoins de leurs conflits. Le temps de restitutions de demandes de Kévin a été empreint d’une émotion forte pour les deux parents, le conflit est descendu même si l’un et l’autre disent leur désir de ne plus se voir.

Michel à rencontré le professeur principal de Kévin, il soutient le projet professionnel de son fils : devenir maître chien après le bac.

Un dernier entretien commun en la présence des deux enfants et de leurs parents marque la fin de la médiation. Un espace qui a permis à chacun de s’exprimer mais aussi, à chacun d’être à sa place, dans sa fonction sans glissement générationnels et surtout la possibilité, à leur plus grand étonnement, pour ces deux jeunes de vérifier que leurs deux parents pouvaient être dans un même lieu sans danger.

Comme pour toute médiation, nous ne savons pas ce que sont devenus leurs accords, comme l’histoire de cette famille qui n’appartient qu’à elle seule !

Voici le pouvoir de la médiation et des biens faits que celle-ci peut apporter à une famille détruite par la séparation.

Histoire contée par Jocelyne Dahan, médiatrice familiale – Atelier Familial de Toulouse.

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La médiation familiale : entre parents et adolescents

Cet article sur la médiation familiale est tiré des propos et textes recueillis par Mme Jocelyne Dahan, médiatrice familiale à l’atelier familial de Toulouse. Family Facility ne revendique pas la paternité de ces propos et ne souhaite que partager le point de vu d’un professionnel agréé nous permettant de montrer l’importance que peut avoir un médiateur dans une situation de séparation.

Introduction à la médiation familiale

La médiation familiale a connu au cours des dernières années d’importantes mutations. Apparue dans la foulée d’une remise en question des pratiques traditionnelles de justice, elle a pu graduellement compter sur un corps de textes fondateurs et sur la stabilisation de ses modèles de référence. Ces cadres théoriques et empiriques ont pu assurer sa légitimité et sa spécificité et permettre une extension de son champ d’intervention incluant, progressivement, une large palette de conflits intra-familiaux autant pour conséquence une rupture de la communication pouvant entrainer une rupture du lien.

L’insertion de « l’enfant », le mineur dans sa généralité, au sein du processus de médiation est un élément, qui depuis l’émergence de la médiation familiale, a toujours produit un débat, au sein même, du groupe des médiateurs familiaux favorisant une controverse : pour ou contre.

Dans cet article Jocelyne Dahan et ses confrères présenteront, dans un premier temps, un état des lieux de la place de l’enfant en médiation, puis les démarche qui les ont amené à la mise en place d’une intervention spécifique en direction des adolescents pour, enfin, décliner l’application de ce processus spécifique.

Les différents modèles repérés en médiation pour l’enfant

1. L’enfant est reçu seul sans qu’il n’y ait de restitution aux parents ;

2. L’enfant est reçu seul : sa parole est restituée, alternativement, en la présence de chacun de ses parents pour ne pas remettre en scène l’illusion d’une famille qui n’est plus réelle dans son fonctionnement au quotidien ;

3. L’enfant est reçu seul puis le médiateur effectue une restitution en la présence des deux parents ;

4. Un entretien familial sur le modèle de la thérapie familiale systémique est réalisé afin de permettre à l’enfant de participer, la prise en compte directe de ses besoins par ses parents

5. L’entretien est réalisé en la présence des parents et il est de mandé aux parents de rester observateurs ;

6. Des groupes de paroles pour enfants sont organisés en parallèle de la médiation à laquelle ne participent pas les parents.

Ces différents modèles sont partagés par un grand nombre de médiateurs familiaux mais ne pas de façon explicite la question des ruptures de liens entre adolescents et parents consécutivement à la séparation de leurs parents.

La médiation familiale : entre parents et adolescents

La médiation familiale parents / adolescents

L’observation des enfants, dont les médiateurs accompagnent les parents, met en évidence le fait qu’ils réagissent par la modification de leurs comportements en développant des somatisations de tous ordres, en inventant toutes sortes de stratégies pour signifier leurs malaises.

Aujourd’hui, environ 40% des enfants concernés par ces problématiques familiales n’ont plus de relation avec le parent dont ils ne partagent pas le quotidien. Ces chiffres sont corroborés, en France, par le rapport de la Défenseur des Droits de l’Enfant.

Ces situations peuvent avoir des conséquences importantes pour ces jeunes : trouble du comportement, actes de petite ou moyenne délinquance, etc. Cependant, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant indique le Droit de l’Enfant à avoir accès à ses deux parents, ses deux lignées.

Par ailleurs, les médiateurs ont pu vérifier que les médiations incluant uniquement les parents en mettant les « enfants » (le plus souvent les adolescents) en dehors de ce processus amènent, souvent, à un blocage de la mise en œuvre des décisions parentales et ne permettent pas un travail de remise en lien lorsque la relation est rompue depuis des mois ; voire des années.

Même si au demeurant depuis 2007, il est prévu que le mineur soit informé par ses parents du fait qu’ils ont introduit une procédure et qu’il peut demander à être entendu par le Juge aux Affaires Familiales, la réponse judiciaire ne permet pas toujours de pouvoir renouer ces liens, c’est dans cet objectif de soutien à une reprise de lien entre enfant et parent que s’inscrit cette action.

Cette loi de 2007, relative à la Protection des mineurs, l’audition de l’enfant répond à des critères précis : « Art. 338-1. Le mineur capable de discernement est informé par le ou les titulaires de l’exercice de l’autorité parentale, le tuteur ou, le cas échéant, par la personne ou le service à qui il a été confié de son droit à être entendu et à être assisté d’un avocat dans toutes les procédures le concernant. », enfin le décret du 24 mai 2009 stipule le fait que « l’audition du mineur » doit faire l’objet d’un rapport et transmis à chacune des « parties » dans le cadre de la procédure qui est de type contradictoire. Dès lors, les médiateurs peuvent s’interroger quant à la place de cet entretien lorsqu’il est demandé par un Magistrat.

C’est face à ces constat que les médiateurs ont développé un modèle de travail « médiation parents / adolescents et remise en lien », d’abord de façon empirique, puis en conceptualisant.

Conclusion

C’est bien parce que les médiateurs ne pouvaient pas ignorer l’implication voir l’utilisation des enfants dans la séparation de leurs parents, qu’ils ne pouvaient plus les laisser sur le pas de la porte de nos bureaux.

Associés à une place, pouvant exprimer leurs blessures et leurs besoins ils retissent une page de leur histoire. La difficulté de la gestion de la séparation réside, notamment, dans l’enchevêtrement d’affects et de données économiques. Les conjoints ne sont pas placés sur un plan d’égalité face à cette décision, ce décalage génère un décalage émotionnel, induit des peurs, des angoisses : « Je ne veux pas perdre mes enfants, comment vais-je pouvoir assumer seul(e) ? etc. », tels sont parmi les propos entendus fréquemment dans les bureaux des médiateurs.

Ce phénomène de perte est assimilé par de nombreux psychiatres, aux étapes d’un deuil, et déclinent dix étapes émotionnelles consécutives au divorce, à la séparation.

Cette hypothèse montre la nécessité de donner du temps à chacun pour permettre de « reprendre » son souffle avant de pouvoir organiser les relations autour des enfants.

L’une des difficultés exprimée, la plupart du temps, c’est la difficulté d’acceptation des décisions judicaires : « Le juge ne m’a pas écouté », « Nous n’avons eu que quelques instants pour que notre vie soit décidée … ». La symbolique de notre société de doit et de justice en prend un coup.

Notre société a peu à peu, bannis les rituels, les « initiations », si on prend le temps de choisir son mode de conjugalité, on ne peut souvent prendre guère de temps pour choisir sa séparation.

En offrant un espace extérieur, un accompagnement qui tend vers l’impartialité, ou la multi-partialité, le médiateur familial va donner aux personnes le temps de donner du sens à la séparation, le conflit est abordé, explicité et non pas escamoté.

Puis pas à pas, la réalité est abordée, qui prend quoi, comment chacun va continuer à assumer financièrement les charges quotidiennes, où et comment vont vivre les enfants, comment seront maintenues les relations intrafamiliales avec l’ensemble du réseau. Telles sont, parmi d’autres, les questions abordées, échangées, négociées jusqu’à permettre l’émergence d’un accord qui prenne en compte les besoins de chacun dans sa réalité.

Comment peut-on imaginer qu’au lendemain d’une séparation, chacun peut regarder l’autre et se mettre à organiser la relation parentale dans « l’intérêt » de l’enfant, utilisée comme un paravent cette notion n’est en réalité poussée en avant que par impossibilité de dire sa souffrance d’adulte, il est plus moral de s’occuper de ses enfants que de sa souffrance, et pourtant …

Ce que disent les enfants, les adolescents dans les bureaux des médiateurs est clair : « On ne voulait pas qu’ils se séparent, mais maintenant, qu’ils arrêtent de se battre … ».

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